dimanche 25 octobre 2020
mercredi 21 octobre 2020
Gamifier (ou ludifier) son travail instrumental
Gamifier (ou ludifier)
son travail instrumental.
Rendre ludique son travail de l’instrument
INTRODUCTION
Il faut dans sa pratique prendre un peu de plaisir. Il faut s'astreindre à une pratique régulière et travailler certes, mais il faut avoir du fun, du plaisir, que ce soit ludique. Comment faire ?
Je me suis inspiré des jeux de rôle et de leurs tables aléatoires. Un jet de dé, du hasard, marquer des points. Il y a certainement moyen de pousser plus loin le processus mais je ne parlerai ici que de choses que j’ai expérimentées durant le confinement.
Le terme Gamification, je l’ai emprunté à Fibretigre et Seth Godin. Tous deux parlent d’utiliser des outils pour se motiver à travailler en transformant certains aspects en jeu. Alors, ce que j’ai décidé d’utiliser, c’est les dés polyédriques.
BASS PREP
Je pense qu'il est très utile de prévoir un temps dans la semaine, par exemple une demi-heure ou une heure par semaine, à ce que j'appelle la préparation. À ce moment-là il sera intéressant de réfléchir à ce que l'on veut travailler, comment le faire, et préparer de la matière à se mettre sous la dent. Rien de plus frustrant que d'avoir loué son studio pour 2h et passer 2h à chercher des sons ou des trucs intéressants à faire, ou pire encore de répéter sans cesse les mêmes choses et de perdre tout intérêt dans la pratique. Il est donc intéressant d'avoir ces moments de préparation pour se concocter un programme pour la semaine à venir. C'est aussi l'occasion de faire le bilan sur la semaine précédente et d’en tirer et des enseignements. J’ai du mal à le faire régulièrement. Mais quand je le fais, je vois la différence.
REPERTOIRE
Pour travailler un répertoire de morceaux, il est fastidieux de prendre tous les morceaux dans l'ordre alphabétique et d'en faire un par jour. Ça peut paraître insurmontable et donc un élément de hasard rend la chose plus ludique à mon goût. Par exemple utiliser une playlist sur random (shuffle, aléatoire) et jouer le morceau généré au hasard, pour que ce soit différent tous les jours. Pour éviter que ce hasard ne nous mette le même morceau plusieurs fois dans la semaine ou dans le mois, joindre une liste et cocher chaque morceau qui a déjà été fait pour savoir où on en est. Ça créé des objectifs et ça rend la chose plus fun.
LES TABLES ALEATOIRES
Dans les jeux de rôles (JDR ou RPG en anglais) il existe nombre de tables de génération aléatoire. Pour générer des noms, des lieux, des objets, des événements et caetera. Je me suis donc simplement inspiré de ça: je fait une liste « d’objets » puis lance le dé adapté et laisse le hasard décider pour moi.
source de l'image: boutique Black Book Éditions
Si vous n’avez pas de dés de JDR vous pouvez utiliser une appli, par exemple Feudz Dice sur iOS, RPG Simple Dice sur Android, ou bien taper d20 sur Google. (Je n’ai pas comparé des applis. Il y en a certainement de meilleures mais celles ci fonctionnent).
On peut par exemple créer une table de playlist de morceaux à jouer, tirer le dé puis noter le résultat dans un fichier qui fera office de « menu de la semaine ».
Il s’agit de faire ses tables. Lister ce que l'on veut bosser. Puis utiliser les dés et laisser le hasard prendre la décision, gagner ce temps de la décision pour passer plus de temps à jouer. Jeter les dés pour pimenter la pratique, la rendre plus ludique.
EXEMPLES DE TABLES
Changer de basse
J’ai réalisé que j’avais besoin de jouer de chacun de mes instruments. J’ai alors fait le choix de laisser le hasard décider. Cela peut aussi amener parfois des combinaisons instrument / exercice originales . Je me rappelle que Jean-Luc Gastaldello au sujet du slap m’avait conseillé de jouer en slap des parties écrites initialement pour un “jeu au doigt” afin de progresser dans ce sens. Cette approche s’applique ici.
Technique
Il y a plusieurs sujets que je veux aborder, mais je ne peux les affronter tous en même temps. Alors j’en attaque un différent chaque semaine, pour ne pas faire de jaloux.
Et évidemment on peut générer des sous-tables pour chaque “matière”
Pour ce qui est des modes ma réalité actuelle est autre. J’ai utilisé le tableau dont je parle dans le chapitre « log book »
Playlist Jazz
Pour travailler le répertoire Jazz, ces derniers temps j’ai décidé de travailler une liste de standards que Clovis Nicolas m’avais conseillée à l’époque où je prenais des cours avec lui . Tirés du Real Book, ce sont des standards très connus. Un par jour c’est pas mal, dans mon cas. Pour éviter de retomber plusieurs fois sur le même, on peut faire une croix à côté du titre travaillé chaque jour. Et ainsi voir son évolution dans le parcours du répertoire.
Playlists Groove
Pour ce qui est du groove, j’ai décidé de travailler des morceaux au hasard, d’un seul artiste, chaque semaine. Je décide de l’artiste avec la table, et lance la playlist en “random” ou shuffle” chaque jour pour jouer la série de morceaux tirés aléatoirement.
Playlist Rock
Contrairement au groove, style dans lequel j’ai plus d’expérience, ici dans le rock je prends un album par semaine. J’ai besoin de revenir sur les morceaux durant plusieurs jours pour ajouter des kilomètres à mon compteur dans ce domaine.
LOG BOOK
Ceci est une idée empruntée à Heyn Van De Geyn. Il suffira donc de dessiner un tableau sur une feuille que l’on peut accrocher sur le mur dans la pièce où l’on travaille son instrument. En abscisse on met les exercices et en ordonnée on met les jours. Ou l’inverse c’est selon ses goûts. Chaque jour on remplit les cases, et le tableau se remplissant on peut suivre sa progression. Cela encourage, c’est certain.
C’est aussi une façon de « marquer des points »
De mon côté c’est surtout pour le travail des modes que je trouve ça intéressant. C’est Hubert Dupont qui m’avait mis sur cette voie. En effet pour travailler les modes majeurs par exemple, dans tous les tons, on peut prendre une tonalité et le degré d’un mode par jour. C’est important mais peut paraître fastidieux. Cependant, avec une table, cela semblera plus réalisable, et permettra surtout de garder trace de ce qui a déjà été fait pour ne pas tourner en rond.
La tonalité en ordonnée et le mode en abscisse. Ou l’inverse peu importe.
STRETCHING ET GESTION DU TEMPS
Il est bénéfique de prendre 5 minutes en fin de séance pour faire des étirements, surtout si la séance de travail de l’instrument a été intense, ininterrompue … et de toutes façons c’est meilleur pour la récupération musculaire. Cela fera donc une séance de (par exemple) 1h + 5 minutes.
Ou alors considérer que ces 5 minutes font partie de l'heure de travail et dans ce cas chaque matière durera 14 minutes au lieu de 15. On peut aussi considérer que l'installation en début de séance et le rangement en fin de séance sont à prendre en compte dans le temps de travail et donc réduire en conséquence la durée de chaque matière.
Compter le café aussi ? Si cela amène un peu de “zénitude” dans une journée chargée, pourquoi pas. Il m’est arrivé trop souvent de vouloir tasser 15 mille choses différentes dans une heure, et d’en sortir déçu parce que, bien évidemment, je n’avais eu le temps d’en faire que 2 ou 3. La sensation d’accomplissement est importante, alors fixer un objectif moins élevé permettra au final de mieux avancer.
Exemples
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Séance d’une heure
05m café
03m install
15m matière 1
15m matière 2
15m matière 3
05m stretch
02m désinstall
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Séance de deux heures
05m café
03m install
15m matière 1
30m matière 2
30m matière 3
30m matière 4
05m stretch
02m désinstall
CONCLUSION
Tout ceci n’est qu’une série d’idées pour alimenter votre pratique personnelle, et non un « guide ultime » à suivre à la lettre. Être rigoureux et méthodique ou briser les règles et être créatif…. nombreuses sont les approches, Il y a certainement de nombreux aspects à améliorer aussi j’attends avec impatience vos commentaires pour savoir comment vous faites.
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Site web : http://www.etiennechenet.fr
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